Comme toutes les expositions, l'Eurodogshow a connu des débuts modestes. C'est en
1964 que M. José Misselyn en a organisé la première édition à Menen, une petite
ville près de Courtrai. En 1970, j'y ai inscrit mon Dogue allemand ; je me souviens
que l'événement se tenait déjà dans le premier hall des expositions de Courtrai.
Il y a 25 ans, j'ai commencé à travailler comme reporter pour un magazine national
belge, WOEF, et l'Eurodogshow était ma première exposition; depuis lors, je m'y
rends chaque année, et j'ai vu l'événement devenir de plus en plus imposant, de
plus en plus important, et de plus professionnel. Courtrai est devenu un exemple
pour de nombreuses autres expositions – même pour des événements de grande envergure
comme les Championnats du monde et d'Europe. Savoir organiser une exposition de
cette importance est un atout très précieux. L'un des secrets de cette organisation
réside dans le fait que la plupart des membres du comité ont un lien de parenté
direct ou indirect avec les Misselyn, qui sont connus dans le milieu pour la passion
qu'ils vouent à la cynologie. J’ajouterai que, cette année, j'ai pu assister aux
débuts de deux nouveaux venus dans le ring principal, deux juniors – la relève !
Le nombre de visiteurs était très satisfaisant : 22.000 environ. La collaboration
avec la Ville est remarquable. Le parking qui entoure les halls est toujours réservé
aux exposants. Les visiteurs peuvent profiter d'autres facilités de parking dans
les environs, et prendre la navette qui assure la liaison avec le site de l'exposition.
© Karl Donvil
de gauche à droite : Joel Vanlerberghe, Johnny Misselyn, Bruno Misselyn et Roger Loonis
Comment, dans ces circonstances, la Société royale Saint Hubert (l’organisation
canine belge) aurait-elle pu refuser d'octroyer un double CACIB à l'occasion du
50e anniversaire de l'exposition ? L'objectif était d'atteindre 6.000 inscrits ;
l'événement en a attiré 6.225, ce qui est tout à fait remarquable ! A double CACIB,
double exposition : une le samedi et une le dimanche. Les autres années, l’événement
réunissait systématiquement des compétitions de différents types, mais celles-ci
ont été annulées de manière à disposer d'assez d'espace pour accueillir tous les
chiens et installer les 35 rings destinés à les juger. Le ring principal était réservé
aux démonstrations et divertissements : Obérythmée, Flyball, Chiens de police, etc.
La Rambla (couloir central) s'ouvrait sur un Village des Enfants doté de plusieurs
attractions destinées à permettre aux enfants de s'amuser sous la surveillance d'une
baby-sitter adulte, et aux parents de participer à la compétition. Le ring principal
occupait cette année une position un peu plus centrale, afin de libérer l'espace
nécessaire à un ring de pré-jugement plus vaste. En effet, étant donné le planning
très serré, il était capital d'éviter de perdre du temps dans le ring principal.
Par rapport aux autres éditions de l'événement, celle-ci prévoyait en outre que
tous les groupes seraient jugés dans le ring principal, aussi bien le samedi que
le dimanche. Cela a fonctionné à merveille les deux jours, et j'ai été agréablement
surpris de voir à quel point tout s'est bien déroulé; qu'une exposition de cette
taille puisse se terminer aussi tôt a été une autre bonne surprise. Malgré la taille
plus que correcte du ring principal, celui-ci s'est révélé beaucoup trop petit pour
accueillir les Bébés, Chiots et Juniors de toutes les races. Dans les expositions
normales, on compte entre 200 et 240 races/variétés différentes; ici, il y en avait
300 environ. Cela signifie que de 100 à 150 bébés, chiots et juniors se sont retrouvés
en même temps dans le ring principal, ce qui les a contraints à former un double
cercle. Cela fait trop de chiens présents dans le ring; cela fait également trop
de chiens soumis à l'appréciation des juges. On ne peut cependant pas dire qu'il
s'agissait là d'un vrai problème.
Cette exposition-anniversaire offrait une occasion unique d'observer non seulement
la quasi-totalité des races reconnues, mais aussi des races très inhabituelles,
ainsi que quelques races anciennes dont les représentants se font rares dans les
expositions. Il y avait deux Bouviers des Ardennes, un Broholmer, deux Cirneco’s
dell Etna, deux Jindos coréens, 2 Shikokus, un Bangkaew de Thaïlande, deux Bergers
de Bosnie-Herzégovine et de Croatie, un Laika de Sibérie orientale et même un Berger
d'Anatolie. Pour le public, c'était une exposition très intéressante, car elle le
laissait libre de venir l'un ou l'autre jour, toutes les races étant présentes les
deux jours.
A double CACIB, double exposition ! Les inscriptions étaient réparties comme suit
: 3.133 chiens le samedi et 3.092 le dimanche. En termes absolus, cette édition
était dans la moyenne : en effet, l'Eurodogshow attire généralement 3.000 participants.
La Belgique était naturellement le pays le mieux représenté, avec 1.342/1.340 (sam/dim)
inscrits. Venait ensuite la France, avec 730/781 inscriptions, puis les Pays-Bas
avec 379/310 chiens. Les bonnes relations avec le Royaume-Uni ont permis d'enregistrer
pas moins de 248/253 inscriptions d'outre-Manche. Et je pense qu'on peut dire que
pour les Britanniques, l'Eurodogshow se classe en tête des expositions « à l'étranger
». L'Allemagne comptait 205/183 représentants; la Russie, 54/54; le Danemark, 44/44;
et l'Irlande 24/23. Parmi les 28 nationalités présentes, j'ai aussi dénombré un
certain nombre d'inscrits venus d'horizons aussi lointains que la Géorgie, la Grèce
et Israël.
© Karl Donvil
L'événement réunissait 72 juges de 20 pays différents. 39 d'entre eux n'officiaient
qu'un seul jour, et les autres, les deux jours. 15 juges venaient de Belgique, 15
autres du Royaume-Uni, 8 d'Allemagne, 6 de France et 4 de Suède ; les autres venaient
des quatre coins de l'Europe, à deux exceptions près : un juge venu du Mexique et
un autre d'Indonésie.
Le samedi, le juge BIS était M. Norman Deschuymere. Sa 3e place a été au Puli «
Weetoneon Artic Storm »; ce chien de 8 ans né au Royaume-Uni était inscrit en classe
Champions sous l'égide du Belge R. Vanhoenacke. Elevé et détenu par Mme Avril Lacey
et M. Edward Szyczewski, il était venu de France. Seul représentant de sa race en
lice, il a remporté la compétition par groupe jugée par M. Paul Jentgen, du Luxembourg.
Le Res BIS a été décerné au Braque de Weimar « Grey Classic’s I Kick Azz », mâle
de 4 ans élevé et détenu par les Belges Edwin et Kristina Lenaerts. 10 Braques de
Weimar étaient inscrits; le Belge W. Van den Broeck était chargé de les juger. Le
ticket pour la finale a été accordé par M. Miodrag Vretenicic, chargé de juger le
groupe. Le BIS a été décerné à un Bullmastiff du nom de « Aspen Ridge Restarting
Golden Uelsi », venu d'Allemagne. Ce chien russe a été élevé par Tracy Michele Mackiewicz
et appartient aujourd'hui à l'Allemande Svetlana Akdeniz Masalskikh Bilo. Ce mâle
de 4 ans était inscrit dans la classe Champion, en lice avec 26 autres Mastiffs.
Grâce à son tempérament remarquable, il a ravi le cœur de Mme Liliane De Ridder-Onghena,
qui s'en est ensuite remise à l'appréciation du Dr Andreas Shemel, chargé de juger
le Groupe.
© Karl Donvil
Best in show
Judge : Mrs.Liliane De Ridder - Onghena (Belgium)
Bullmastiff - Aspen Ridge Restarting Golden Uelsi Akdeniz Masalskikh Bilo,svetlana - Germany
Le dimanche, c'est à Mme Liliane De Ridder-Onghena qu'il est revenu de juger le
BIS. A la 3e place, elle a arrêté son choix sur le Retriever du Labrador jaune «
Leonardo of Angel’s head » ; âgé d'à peine plus d'un an, il était inscrit en classe
Junior, chapeautée par la Britannique Pat Harrison. Avec pas moins de 58 Labradors
inscrits, la concurrence était rude pour ce jeune mâle. Le Groupe des Retrievers
était jugé par M. Theo Leenen. « Leonardo » est issu du chenil – très renommé et
très primé – des Belges Thierry et Nicole Onkelinx-De Smedt. Le Res BIS a été accordé
au Scottish Terrier de la Russe Valentina Popova, « Filisite Brash Koh-I-Noor »,
qu'elle a élevé elle-même. « Filisite » a presque 2 ans ; il était inscrit en classe
Champion. II comptait 10 concurrents, sous l'égide de Mme Gitty Schwab. C'est Mme
Siv Jernhake, de Suède, qui a jugé le Groupe, et qui a ouvert à l'un des participants
les portes de la finale. C'est le Bullmastiff « Aspen Ridge » qui a de nouveau dominé
la compétition ; jugé par la Britannique Pamela Jeans-Brown, il l'a cette fois emporté
sur 30 concurrents. C'est à nouveau à lui qu'est revenue la victoire dans le Groupe,
jugé par la Belge Myriam Vermeire. C'est ainsi qu'il s'est retrouvé une fois encore
devant Mme De Ridder, mais cette fois, il concourait pour la finale, et, croyez-le
ou non, c'est encore lui qui a remporté le BIS – deux BIS le même week-end, dans
la même compétition.
Les 15 et 16 novembre 2014 sont des dates à retenir, car elles vous offriront une
nouvelle chance de mettre les qualités de compétiteur de votre chien à l'épreuve,
ou l'occasion de (re)découvrir un Festival canin exceptionnel : la 51e édition de
l'Eurodogshow. Ceci dit… étant donné qu'il y a eu double exposition cette année…,
ne s'agira-t-il pas plutôt de la 52e édition ? ;-)
Texte et photos : Karl Donvil
Résultats : Karl Donvil et Eurodogshow